Ces animaux contribuent à l'avancement de la science médicale

Ces animaux contribuent à l’avancement de la science médicale

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La richesse de la biodiversité et la complexité des écosystèmes terrestres et marins offrent un potentiel inestimable pour la découverte de nouvelles molécules aux propriétés thérapeutiques.

En effet, de nombreux animaux, aussi étonnants qu’ils puissent paraître, possèdent des substances uniques qui sont à l’origine de médicaments révolutionnaires.

Nous explorerons les mécanismes fascinants derrière ces découvertes et les animaux étonnants qui les ont rendues possibles.

Parmi ces créatures, nous découvrirons le ver marin, la vipère et le manchot, qui ont tous contribué de manière inattendue à l’avancement de la science médicale.

Les vers marins : des alliés surprenants dans la lutte contre le cancer

Qui aurait pu imaginer que les vers marins, ces animaux souvent méconnus, recèleraient un potentiel thérapeutique si important ?

Un premier exemple de leur contribution à la recherche médicale est le cas de l’étoile de mer Stichopus chloronotus, une espèce de ver marin.

Les scientifiques ont isolé à partir de cet animal une molécule, la Frondoside A, qui présente des propriétés anticancéreuses prometteuses. Cette substance agit en ciblant spécifiquement les cellules cancéreuses, entraînant leur autodestruction, tout en épargnant les cellules saines.

La Frondoside A semble inhiber la croissance des vaisseaux sanguins qui alimentent les tumeurs, privant ainsi les cellules cancéreuses de leur source d’oxygène et de nutriments. Des essais cliniques sont actuellement en cours pour évaluer l’efficacité de cette molécule dans le traitement de divers types de cancers, dont celui du pancréas et du poumon.

Un autre exemple remarquable est celui du ver marin Elysia chlorotica, une espèce de limace de mer capable de photosynthèse. Cette créature étonnante a inspiré la création d’un nouveau type de médicament anticancéreux, le Plitidepsin. Il s’agit d’un composé synthétique dérivé d’une molécule naturelle produite par le ver marin Aplidium albicans. Le Plitidepsin a été approuvé en 2018 pour le traitement du myélome multiple, un cancer du sang, en association avec le médicament dexaméthasone.

Les mécanismes d’action de cette substance sont multiples : elle perturbe la production de protéines essentielles à la survie des cellules cancéreuses et induit leur apoptose, tout en stimulant le système immunitaire pour mieux lutter contre la maladie.

Des venins de vipères aux traitements innovants contre l’hypertension et l’infarctus

Les vipères, ces serpents venimeux redoutés, pourraient bien sauver des vies grâce aux précieuses molécules qu’elles renferment.

  1. Le captopril : il s’agit d’un médicament antihypertenseur découvert en 1975, dont l’inspiration provient du venin de la vipère brésilienne Bothrops jararaca. Ce médicament appartient à la classe des inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC), qui agissent en bloquant la production d’angiotensine II, une hormone responsable de la constriction des vaisseaux sanguins et de l’augmentation de la pression artérielle. Le captopril fut le premier IEC à être commercialisé, et il a révolutionné le traitement de l’hypertension et des maladies cardiovasculaires, en permettant de réduire significativement les risques d’infarctus et d’accidents vasculaires cérébraux.
  2. Le tirofiban : ce médicament est un antiplaquettaire, c’est-à-dire qu’il inhibe l’agrégation des plaquettes sanguines et prévient la formation de caillots. Il est utilisé dans le traitement de l’angine de poitrine instable et de l’infarctus du myocarde sans élévation du segment ST. Son mécanisme d’action est inspiré d’une protéine présente dans le venin de la vipère Echis carinatus, appelée écarine. Le tirofiban bloque spécifiquement le récepteur des plaquettes sanguines GPIIb/IIIa, empêchant ainsi leur agrégation et la formation de thrombus.

Le manchot empereur : une source d’inspiration pour les médicaments antiviraux

Le manchot empereur, cet oiseau emblématique de l’Antarctique, nous offre une leçon sur la capacité d’adaptation et la résilience face aux conditions extrêmes.

En plongeant dans l’étude de son système immunitaire, les chercheurs ont découvert des molécules aux propriétés antivirales inédites.

  • Les défensines : il s’agit de peptides antimicrobiens naturellement présents chez de nombreux organismes, y compris l’homme. Chez le manchot empereur, une défensine spécifique, appelée AvBD103b, a attiré l’attention des chercheurs. Cette molécule possède en effet des propriétés antivirales particulièrement puissantes, notamment contre le virus de la grippe aviaire et le virus de la maladie de Newcastle, deux agents pathogènes responsables de graves épidémies chez les oiseaux. Les scientifiques étudient actuellement les mécanismes d’action de cette défensine, ainsi que son potentiel pour le développement de nouveaux médicaments antiviraux.
  • Les cathélicidines : ces peptides antimicrobiens sont présents chez les manchots et présentent des propriétés antivirales intéressantes. Une étude récente a montré que certaines cathélicidines de manchot empereur sont capables d’inhiber la réplication du virus de l’immunodéficience humaine (VIH), laissant entrevoir un potentiel thérapeutique pour le traitement du SIDA.

Les animaux, qu’ils soient marins, terrestres ou aériens, recèlent d’incroyables trésors pour la recherche médicale. Le ver marin, la vipère et le manchot empereur ne sont que quelques exemples parmi tant d’autres, démontrant que la biodiversité est une source inépuisable d’inspiration et d’innovation. Il est donc essentiel de préserver ces écosystèmes fragiles et de continuer à explorer le potentiel de ces espèces pour le bien-être de l’humanité et la santé de notre planète.

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