Le Doomscrolling, un fléau numérique pour votre santé mentale

Le Doomscrolling, un fléau numérique pour votre santé mentale

High Tech

Dans un monde où les réseaux sociaux et les technologies numériques occupent une place prépondérante dans nos vies, une nouvelle tendance inquiétante a émergé : le Doomscrolling.

Cette pratique consiste à se perdre dans un défilement sans fin d’informations négatives, catastrophiques ou anxiogènes sur Internet, notamment via les réseaux sociaux et les sites d’actualités.

Voici une analyse des effets néfastes de cette habitude sur notre santé mentale, des causes de cette fascination pour le désastre et les différentes manières de lutter contre ce fléau numérique.

Les conséquences délétères du Doomscrolling sur la santé mentale

Nul ne peut nier que le Doomscrolling peut avoir des conséquences néfastes sur notre bien-être psychologique.

Premièrement, cette pratique peut entraîner une augmentation du stress et de l’anxiété. En effet, la consommation excessive d’informations négatives peut provoquer des réactions de peur et d’inquiétude, qui peuvent à leur tour engendrer une hyperactivité du système nerveux sympathique. Ce dernier est responsable de la réponse « combat-fuite » de l’organisme, qui prépare le corps à affronter un danger ou à fuir. Or, une activation prolongée de ce système peut avoir des effets délétères sur la santé, tels que des troubles du sommeil, des problèmes de digestion, une diminution du système immunitaire ou encore des troubles cardiovasculaires.

Deuxièmement, le Doomscrolling peut contribuer à l’apparition de symptômes dépressifs. La confrontation répétée à des informations catastrophiques peut en effet alimenter des sentiments de tristesse, d’impuissance et de désespoir, rendant le monde qui nous entoure plus sombre et menaçant qu’il ne l’est réellement. Il peut renforcer des croyances négatives sur soi-même, les autres et l’avenir, qui sont des caractéristiques de la dépression.

Enfin, il est important de souligner que le Doomscrolling peut nuire à nos relations sociales. En effet, cette pratique peut nous rendre plus irritables, moins attentifs et moins disponibles pour nos proches, favorisant ainsi les conflits et l’isolement. De plus, il a été démontré que la consommation d’informations négatives sur les réseaux sociaux peut engendrer des comparaisons sociales défavorables et une diminution de la satisfaction de vie, favorisant ainsi l’émergence de sentiments d’envie et de jalousie.

Les raisons de notre fascination pour le désastre

Il est légitime de se demander pourquoi nous sommes si attirés par les informations négatives et les catastrophes, au point de mettre en péril notre bien-être psychologique.

  1. La première explication réside dans notre nature biologique. Notre cerveau est en effet programmé pour détecter les menaces et les dangers afin de nous protéger. Ainsi, les informations négatives attirent davantage notre attention que les informations positives, car elles sont perçues comme plus pertinentes pour notre survie. Cette tendance est connue sous le nom de « négativité » ou « biais de négativité ».
  2. La deuxième explication est d’ordre psychologique. Les émotions négatives, telles que la peur, l’angoisse ou la colère, ont un pouvoir de fascination sur notre esprit, car elles sollicitent des mécanismes cognitifs de résolution de problèmes. Nous cherchons alors à comprendre les causes et les conséquences de ces événements, dans l’espoir de trouver des solutions pour les éviter à l’avenir.
  3. Enfin, les réseaux sociaux et les sites d’actualités jouent un rôle clé dans le renforcement de notre appétence pour les informations négatives. Leurs algorithmes sont en effet conçus pour nous maintenir le plus longtemps possible sur leurs plateformes, en nous proposant des contenus susceptibles de capter notre attention et de susciter des réactions émotionnelles fortes. Les informations négatives répondent parfaitement à ces critères, d’où leur omniprésence sur nos écrans.

Les stratégies pour lutter contre le Doomscrolling

Face à ce fléau numérique, il est essentiel de mettre en place des stratégies pour préserver notre santé mentale.

L’une des solutions les plus efficaces consiste à limiter notre exposition aux informations négatives. Pour cela, il est possible de suivre plusieurs pistes :

  • Réduire le temps passé sur les réseaux sociaux et les sites d’actualités.
  • Se fixer des limites horaires pour consulter les informations, en évitant notamment les heures du soir et du coucher, propices aux ruminations et aux insomnies.
  • Utiliser des applications de blocage ou de limitation du temps passé sur certaines plateformes numériques.
  • Favoriser des sources d’information fiables et diversifiées, qui présentent une vision équilibrée et nuancée de l’actualité.

Par ailleurs, il est crucial de développer notre résilience émotionnelle face aux informations négatives. Pour y parvenir, plusieurs techniques peuvent être mises en œuvre :

  • Pratiquer la méditation ou la pleine conscience, qui permettent de développer notre capacité à gérer nos émotions et à prendre du recul face aux informations.
  • Cultiver notre gratitude et notre optimisme, en mettant l’accent sur les aspects positifs de notre vie et en cherchant des raisons d’espérer en l’avenir.
  • Participer à des activités sociales et solidaires, qui renforcent notre sentiment d’appartenance et notre confiance en la capacité des êtres humains à surmonter les difficultés.
  • Prendre soin de notre corps et de notre esprit, en adoptant une alimentation équilibrée, en pratiquant une activité physique régulière et en dormant suffisamment.

Enfin, il est important de promouvoir une utilisation responsable et éthique des technologies numériques, en sensibilisant le grand public aux dangers du Doomscrolling et en incitant les acteurs du numérique à adopter des pratiques plus respectueuses de la santé mentale des utilisateurs.

Le Doomscrolling est un phénomène préoccupant, qui nuit à notre bien-être psychologique et à la qualité de nos relations sociales. Toutefois, en prenant conscience des mécanismes qui nous poussent à nous immerger dans ce flot d’informations négatives, et en adoptant des stratégies pour y faire face, nous pouvons réduire les effets néfastes de cette pratique sur notre santé mentale et retrouver un équilibre dans notre rapport au monde et aux autres.

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